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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/75

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DES ESPRITS.

mains adoroient les ſerpens, & les regardoient comme quelque choſe de divin[1]. On fit venir à Rome le ſerpent d’Epidaure, à qui l’on rendit des honneurs divins. Les Egyptiens tenoient les viperes pour des Divinités[2]. Les Iſraélites adorerent le ſerpent d’airain, que Moïſe avoit élevé dans le déſert[3], & qui fut dans la fuite mis en pieces par le S. Roi Ezéchias. S. Auguſtin[4] aſſure que les Manichéens tenoient le ſerpent pour le Chriſt, & diſoient, que cet animal avoit ouvert les yeux à Adam & à Eve par le mauvais conſeil qu’il leur donna. On voit preſque toujours la figure du ſerpent dans les figures magiques[5] d’Abraxas & d’Abrachadabra, qui étoient en vénération parmi les anciens hérétiques Baſilidiens, qui de même que les Manichéens reconnoiſſoient deux principes de toutes choſes, l’un bon, l’autre mauvais. Abraxa en Hébreu ſignifie ce mauvais principe, ou le pere du mal, ab-ra-achad-ab-ra, le pere du mal, le ſeul pere du mal, ou le ſeul mauvais principe.

  1. Sap. xj. 16.
  2. Ælian. Hiſt. animal.
  3. Num. xxj. 4. Reg. xviij. 4.
  4. Aug. Tom. viij. p. 28. 284.
  5. Ab-racha pater mali ou pater malus.