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APPARITIONS

S. Auguſtin[1] remarque, que nul animal n’a été plus ſujet à éprouver les effets des enchantemens & de la magie, que le ſerpent, comme pour le punir d’avoir ſéduit la premiere femme par ſon impoſture.

Pour l’ordinaire toutefois le Démon à pris la forme humaine pour tenter les hommes : c’eſt ainſi qu’il apparut à Jeſus-Chriſt dans le déſert[2] ; qu’il le tenta, & lui dit de changer les pierres en pain pour ſe raſſaſier ; qu’il le tranſporta au haut du Temple, & lui fit voir tous les Royaumes du monde, dont il lui promit la jouiſſance. L’Ange qui lutta contre Jacob à Mahanaïm[3] au retour de ſon voyage de Méſopotamie, étoit un mauvais Ange, ſelon quelques Anciens : d’autres, comme Severe Sulpice[4] & quelques Rabins, ont crû que c’étoit l’Ange d’Eſaü qui étoit venu pour combattre Jacob ; mais la plûpart croyent que c’étoit un bon Ange : & comment Jacob auroit-il voulu lui demander ſa bénédiction, s’il l’eût crû un mauvais Ange ? Mais de quelque maniere qu’on

  1. Auguſt. de Geneſ. ad lit. l. 2. c. 18.
  2. Matth. iv. 9. 10. &c.
  3. Geneſ. xxxij. 24. 25.
  4. Sever. Sulpit. Hiſt. Sac.