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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/90

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APPARITIONS

mon, lui attribuent mille choſes qui ſont purement naturelles, mais dont les raiſons phyſiques leur ſont inconnues, ou qui ſont les effets de la ſubtilité de certains charlatans, qui font métier d’en impoſer aux ſimples. On appuie ces ſentimens de l’autorité des principaux Parlemens du Royaume, qui ne reconnoiſſent ni Magiciens, ni Sorciers, & qui ne puniſſent jamais ceux qui ſont accuſés de Magie ou de Sorcellerie, à moins qu’ils ne ſoient convaincus de quelques autres crimes. Qu’enfin plus on punit, & plus on recherche les Magiciens & les Sorciers, plus il s’en trouve dans un pays ; & qu’au contraire on a l’expérience, que dans les lieux où on ne les croit point, il ne s’en trouve point, & que le moyen le plus efficace pour déraciner cette fantaiſie, c’eſt de la mépriſer, & de la négliger.

On dit que les Magiciens eux-mêmes & les Sorciers, lorſqu’ils tombent entre les mains des Juges & des Inquiſiteurs, ſont ſouvent les premiers à ſoutenir, que la Magie & la Sorcellerie ne ſont que des imaginations, & des effets de la prévention & des erreurs populaires. Sur ce pied-là Satan ſe détruiroit lui-même, & renverſeroit ſon Empire, s’il dècrioit ainſi la Magie dont il eſt l’auteur & le