Aller au contenu

Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/92

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
54
APPARITIONS

déclaration du Démon, des Magiciens ou des Sorciers, qui ſoutiennent que la Magie & la Sorcellerie ne ſont que des effets d’une imagination troublée, ou d’un eſprit ſottement & vainement prévenu ; que ces déclarations ne ſont produites que par la crainte des ſupplices de la part de ceux qui les font, ou par une ſoupleſſe du malin Eſprit, qui veut couvrir ſon jeu, & jetter de la poudre aux yeux des Juges & des témoins, en leur faiſant croire que ce qu’ils regardent avec tant d’horreur, ce qu’ils pourſuivent avec tant de vivacité, n’eſt rien moins qu’un crime puniſſable.

Il faut donc prouver la réalité de la Magie par l’Ecriture ſainte, par l’autorité de l’Egliſe, & par le témoignage des Ecrivains les plus ſérieux & les plus ſenſés ; & enfin montrer qu’il n’eſt pas vrai que les Parlemens les plus fameux ne reconnoiſſent ni Sorciers ni Magiciens.

Les Téraphims que Rachel Epouſe de Jacob enleva furtivement de la maiſon de ſon Pere Laban[1], étoient ſans doute des figures ſuperſtitieuſes, à qui la famille de Laban rendoit un culte ſemblable à peu près à celui que les Romains rendoient à leurs Dieux domeſtiques Pe-

  1. Geneſ. xxxj. 19.