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VIE DE MÉLANIE

tude, puisque la volonté du Très-Haut me donnait ce loisir.

Pendant ces quelques mois, ma mère désirait beaucoup que quelqu’un vînt me demander pour garder ses brebis ; quant à moi, j’étais, par la divine grâce, devenue indifférente. Je ne demandais plus des souffrances. Ce que je demandais à Dieu dans ce temps-là, c’était son saint amour, de ne jamais lui déplaire en le sachant, de dépendre de lui en toutes choses tant intérieurement qu’extérieurement, de m’abandonner entièrement entre ses mains bénies pour l’âme et pour le corps ; la foi vive, ardente et pénétrante qui voit au delà ; l’horreur du péché, comme on dit ; et comme je ne connais pas les péchés sans nombre que je commets et ne puis avoir le ferme propos de ne plus les commettre, je demandais la grâce de m’abstenir de tout ce qui est contraire à la sainteté de mon Dieu, et de n’aimer que ce que l’humanité unie à la divinité de mon Jésus aimait étant sur la terre.

Mon père avait recommandé à ma mère de m’envoyer au catéchisme ; j’y allais, mais quand monsieur le Vicaire m’interrogeait, je ne savais pas répondre ; ne sachant pas lire je ne pouvais pas apprendre. Chaque fois que nous sortions du

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