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Page:Caouette - Le vieux muet ou un Héros de Châteauguay, 1901.djvu/146

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pouls du vieux serviteur : la fatigue ne produit jamais de commotion aussi violente !

— Qu’en pensez-vous, docteur ? interrogea le curé.

Le médecin éluda la question en demandant à la ménagère, qui venait de rentrer, d’ouvrir le carreau d’un châssis, afin de renouveler l’air de la chambre. Et il ajouta : « Je vais aller voir Jean-Charles un instant et ensuite je courrai chercher des remèdes pour François. »

Lorsqu’il fut seul avec notre héros, il lui demanda, en le regardant fixement : « Que s’est-il donc passé entre toi et le vieux serviteur ? »

— Nous parlions de choses et d’autres, quand, soudain, il s’est levé et est retombé comme une masse sur le plancher…

— Tu sais que le vieux est sensible et nerveux ; ne lui as-tu pas adressé des paroles qui auraient pu lui causer de la peine ou de la frayeur ? En reprenant ses sens, il s’est écrié : « Au voleur ! À mon secours, Jean-Charles ! À mon secours ! »

— Mais, mon Dieu, non ! Au contraire, je lui exprimais ma reconnaissance pour un grand service qu’il venait de me rendre, et c’est précisément à ce moment-là que l’attaque a eu lieu.

— Je n’y comprends plus rien ! murmura le médecin.