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Page:Caouette - Le vieux muet ou un Héros de Châteauguay, 1901.djvu/189

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UNE FÊTE PATRIOTIQUE

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C’était le 23 juin au matin. L’animation la plus grande régnait dans la paroisse de Sainte-R…, d’ordinaire très paisible.

Le curé Faguy avait invité les jeunes gens à une corvée patriotique.

L’église et le presbytère étaient bâtis à quelques cents pas du rivage que baignaient mollement les flots du Saint-Laurent.

Sur le sable de la grève, s’élevait déjà un immense bûcher en forme de pyramide ; le temple et le presbytère étaient pavoisés de drapeaux français et anglais, et les jeunes gens semblaient mettre la dernière main aux préparatifs, en plantant de beaux érables de chaque côté d’un large chemin qu’ils avaient tracé, depuis l’église jusqu’au bûcher.

Jean-Charles Lormier paraissait être l’âme dirigeante de l’organisation ; il voyait à tout et corrigeait, dans les décorations, ce qui choquait le regard.

Notre héros, bien que très faible encore et incapable de travailler, avait obtenu du Dr Chapais la permission de prendre un peu d’exercice et de se créer des distractions.