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Page:Carette - Zirska, immigrante inconnue, 1947.djvu/49

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dernier donna des détails de la traversée, et après une bonne poignée de main, les reporters coururent aux nouvelles. C’est souvent dans la classe touriste que Jean avait trouvé des primeurs, même si parfois dans la troisième, il avait obtenu des nouvelles d’un intérêt remarquable. Dans cette dernière classe, il est possible de trouver de tout : de l’humble fermier slovaque au grand seigneur russe ruiné.

Un jour, Jean fut fort étonné de rencontrer parmi les immigrants un jeune homme à l’allure distinguée, portant monocle et pouvant causer facilement, en français, en anglais, en russe et en plusieurs langues du centre de l’Europe. Ce personnage déclara à Jean être un fils de grande famille ruinée, comme des centaines d’autres d’ailleurs. Il allait tenter fortune au pays de l’Ouest. Le jeune reporter tenta d’ouvrir les yeux à cet ex-aristocrate qu’il imaginait mal à cultiver la terre dans les prairies canadiennes. Cependant, ce jeune pseudo-colon ne semblait