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Page:Carey - Principes de la science sociale, Tome 2.djvu/378

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crédit inscrit à la banque — aura faculté d’acheter aussi bien avec l’un qu’avec l’autre. La circulation alors se composera de la monnaie qui circule, et des débets de la banque à ses clients, ce qu’on appelle généralement les dépôts — dont le montant s’est accru par l’opération que nous venons d’indiquer, jusqu’au point précis d’extension où ces débets dépassent la monnaie qu’elle a coutume de garder dans ses caves, en vue de faire face aux demandes que peuvent tirer sur elle ceux envers qui elle est débitrice.

§ 10. — Les banques de circulation commencent avec la banque d’Angleterre.

Des dernières années du dix-septième siècle, date l’origine de l’établissement monétaire dont l’influence a dépassé ce que le monde ait encore vu, la banque d’Angleterre — autorisée à recevoir des dépôts, à faire des escomptes, à émettre des billets de circulation au moyen desquels la propriété individuelle qu’elle a dans ses mains peut se transférer sans même qu’on ait à prendre la peine de passer à la banque, ou de tirer un mandat, comme il le fallait faire dans les autres banques — précédemment fondées. Il y eut là une grande amélioration tendant à augmenter l’utilité de la monnaie, à diminuer sa valeur et à abaisser beaucoup le taux à demander, comme intérêt, pour son usage. La banque à peine établie, cependant, nous voyons les propriétaires obtenir une loi, portant que quiconque désirait placer de la monnaie en dépôt serait limité dans son choix entre de simples particuliers d’une part, ou leur grande banque de l’autre. Comme la banque d’Amsterdam, elle dut fournir le plus haut degré de sécurité, et l’objet de la loi fut d’empêcher d’appliquer le principe d’association à former tout autre établissement qui le pût fournir aussi — en forçant ainsi en réalité tous ceux qui cherchaient sécurité, à s’adresser à une seule banque. La centralisation ainsi établie en matière de négoce de monnaie, comme elle l’avait été pour le négoce avec le Levant, les Indes Orientales et d’autres pays, une simple corporation assume l’autorité entière d’une circulation, à administrer au bénéfice de quelques particuliers intéressés dans son stock.

De capital travaillant elle n’en a point ; —le montant tout entier, 1.200.000 liv. st., ayant déjà été versé au gouvernement et dépensé par le gouvernement qui en paye l’usage par une certaine redevance annuelle. Tout son négoce est basé sur la propriété d’autrui dans ses mains, placée là par ceux qui désirent sûre garde pour leurs