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Page:Carey - Principes de la science sociale, Tome 3.djvu/128

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lit, — les travailleurs du présent profitent ainsi des accumulations du passé. Plus vite s’accroît la richesse, et plus se perfectionne la circulation sociétaire, plus il y a tendance à la production d’intelligences supérieures en puissance, en même temps que diminue la valeur de celles précédemment produites.

Plus les prix du travail et des matières premières de la terre tendent à s’élever, et plus tendent à baisser les prix des produits achevés ; — l’écart entre eux disparaissant — moins il reste de place pour les profits, intérêt et rente, et plus l’homme grandit en valeur ainsi que la terre qu’il cultive[1].

  1. On peut regarder le prix de l’intérêt comme une espèce de niveau au-dessous duquel tout travail, toute culture, toute industrie, tout commerce cessent. C’est comme une mer répandue sur une vaste contrée : les sommets des montagnes s’élèvent au-dessus des eaux et forment des îles fertiles et cultivées. Si cette mer vient à s’écouler, à mesure qu’elle descend, les terrains en pente, puis les plaines et les vallons, paraissent et se couvrent de productions de toute espèce. Il suffit que l’eau monte ou s’abaisse d’un pied pour inonder ou pour rendre à la culture des plages immenses. — C’est l’abondance des capitaux qui anime toutes les entreprises, et le bas intérêt de l’argent est tout à la fois l’effet et l’indice de l’abondance des capitaux. » — Turgot. Distribution des richesses, § 89.