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Page:Carmontelle - Conversations des gens du monde, tome 1.djvu/292

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lité des conditions, & ils ne la desirent que parce qu’ils auroient bientôt la supériorité sur nous.

Mad. de Sourdeil.

Il est vrai qu’ils sont, au moins, plus instruits que nous ne le sommes.

La Comtesse.

Ma fille me dit aussi qu’il y a beaucoup à profiter avec eux ; mais je ne veux pas qu’elle devienne une savante ; il faut éviter le ridicule, & cela en sera toujours un à la Cour.

Mad. de Sourdeil.

On a paru vouloir s’instruire, mais tout se passe en allées & venues, d’un Cours à l’autre, & il n’en reste rien.

La Comtesse.

Par exemple, cela est à merveilles ! il faut tout effleurer ; mais elle veut tout savoir. Une chose encore qui me désespère avec elle ; c’est lorsqu’elle voit de ces gens qu’on rencontre dans la société, soit des gens de condition de province, ou des gens à talens, qu’on reçoit, mais avec qui on ne vit pas habituellement ; elle s’occupe d’eux, cherche à dissiper leur embarras, s’attendrit en leur faveur, entre en conversation avec eux, &