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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/110

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LES FEMMES

demander si j’étais amoureux d’elle ; on le lui dit à elle-même, et elle en rit aux éclats, comme elle faisait de tout ; cependant, avant que je sortisse elle me dit, toujours en riant, qu’elle espérait qu’une déclaration aussi authentique aurait des suites, et je m’en allai sans lui répondre que par une révérence.

— Je ne vois pas, d’après tout cela, que madame de Zebelle dût vous occuper beaucoup.

— C’est ce que je pensai d’abord ; puis je cherchai à me flatter, et je ne savais ce que cette parfaite ressemblance avec le chevalier de Rosange voulait dire ; je crus ne pas beaucoup risquer de voir ce que cela pourrait devenir. Le lendemain j’allai chez elle, mais je ne la trouvai pas ; elle était allée à cheval au bois de Boulogne, et elle n’était pas rentrée. J’allai à la Comédie-Française ; j’y rencontrai ce comte qu’elle avait tant regretté la