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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/109

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CHAPITRE XXIV.

sorte de gaieté m’attristait et m’ennuyait excessivement.

Après le souper le bruit redoubla ; on polissonna beaucoup ; les jeux s’en mêlèrent ; on courait après ces dames, on les prenait dans ses bras, et tout en criant, finissez, donc, elles éclataient de rire, de manière à faire croire qu’elles disaient plutôt continuez toujours ; je vous avouerai que, sans jalousie, mon respect pour toutes ces dames-là fut prêt à s’évanouir. Alors je fis comme les autres hommes. On joua à colin-maillard, je me laissai prendre, et, sans scrupule, je trouvai le moyen de poursuivre madame de Zebelle ; je la serrai long-temps dans mes bras avant de la nommer. Elle me demanda comment je l’avais reconnue. Je lui répondis que je n’avais écouté que mon cœur. Elle répéta cette phrase tout haut, et je fus obligé de rougir d’une simple galanterie. On vint de tous côtés me