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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/131

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CHAPITRE XXV.

celle qu’il aime. — Ah ! Madame, que vous êtes cruelle ! et quelle confidence venez-vous de me faire ? — C’est la plus essentielle que je puisse faire pour votre bonheur. — Pour mon bonheur ! Serait-ce une illusion ? Quel espoir vient me séduire ? Où suis-je ? — Dans les bras de votre plus tendre amie, de celle qui ne veut que vous voir heureuse à jamais. — Ah ! je ne puis comprendre… — Eh bien ! apprenez que monsieur de Sainte-Aure respire. — Il vit ! et je voulais m’en séparer pour jamais ! Dieux ! quelle serait mon ingratitude ! — Il ignore que vous n’avez pas lu ses lettres et il croit que ses blessures sont l’obstacle qui s’oppose à son bonheur. Il est vrai qu’un œil et une jambe de moins… — Ah ! son ame est entière, elle est tout pour moi ! Mais, Madame, comment pouvoir promptement le détromper ? Ce soupçon me tue ! Il me croyait capable… — Calmez-vous ; demain vous