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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/136

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LES FEMMES

— Qui vous effraie ?

— Oui, Madame, puisque je n’y vois rien de ce que je désirerais y lire.

— Savez-vous que la société de madame de Zebelle se moquerait bien de nous si elle nous entendait ?

Je n’augurai point trop mal de cet entretien ; mais le monde arriva, et de toute la soirée je ne pus le reprendre.

Pendant le souper on proposa d’aller passer quelques jours à la campagne ; c’était chez ma confidente, elle me mit de la partie, et je l’acceptai avec la plus grande joie. J’eus la liberté de voir madame de Sainte-Aure à toute heure, et, sans me déclarer affirmativement, j’eus bientôt la satisfaction de ne plus douter que je lui plaisais autant que je pouvais le désirer. Nos conversations étaient adorables. La confiance de l’amitié et les charmes de l’amour semblaient s’y réunir pour en faire les délices. Toujours prêt à tomber à ses ge-