Aller au contenu

Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/137

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
131
CHAPITRE XXV.

noux, je savais pourtant résister au désir de lui apprendre ce qu’elle avait dû lire mille fois dans mes yeux, dans mes discours et dans toutes mes actions.

— Et qui pouvait vous retenir ?

— Une réflexion puissante. J’imaginais qu’ayant projeté d’être fidèle à la mémoire de son mari, si elle pouvait se croire sensible à l’amour que j’avais pour elle, elle romprait tout commerce avec moi, et je ne saurais vous exprimer combien cette pensée m’effrayait.

— J’aurais pourtant, à votre place, voulu savoir ce que je pouvais espérer.

— Il vint bientôt une société plus nombreuse et beaucoup de jeunes gens. Il leur parut plaisant, sans doute, de s’attacher à une veuve d’une si grande réputation, ils l’attaquèrent tous en même temps ; sa douceur leur fit penser facilement qu’ils réussiraient auprès d’elle ; il est vrai qu’elle eut l’air de se