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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/138

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LES FEMMES

prêter à tous leurs empressemens de manière que je ne pus approcher d’elle. Cela ne me plaisait point trop ; mais j’eus la plus grande attention de n’en rien témoigner, et pendant plusieurs jours que tout cela dura, elle sembla se livrer avec le plus grand plaisir à toutes les agaceries de ces messieurs. Je vous avouerai que j’en étais dans le plus grand étonnement, et que plus j’y rêvais, moins je comprenais sa conduite. Un matin madame de Saint-Brieux, c’est chez elle que nous étions, m’envoya prier de venir la trouver, j’y allai et elle me dit : « Savez-vous qu’il y a une personne ici qui est fort surprise de la sérénité avec laquelle vous y voyez tous nos jeunes gens ?

— Qui donc cela ?

— C’est madame de Sainte-Aure.

— Elle y a pris garde ?

— Je vous en réponds.