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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/151

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CHAPITRE XXVI.

berté ne me rassurait pas trop ; mais je ne voulais pas lever le voile qui couvre l’avenir, et je ne m’occupais que de jouir du présent.

— Eh bien ! ce voile est-il tombé ?

— Malheureusement oui !

— Tout de bon ?

— C’est-à-dire que notre bonheur a fait place à un autre.

— Quoi ! vous ne vous aimez déjà plus ?

— Nous avons toujours l’un pour l’autre la même amitié.

— Mais plus d’amour ?

— Nos cœurs ont changé d’objet.

— Tous les deux en même temps ?

— Nous nous sommes aperçus que nous allions être bientôt infidèles. Je me doutais de ce qui se passait dans le cœur de madame de Brieux, et elle était déjà sûre qu’une autre qu’elle commençait à m’occuper. Constante dans ses principes, elle m’avoua que