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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/164

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LES FEMMES

cupe, je serai bien puni de ma curiosité. Ne me laissez donc pas plus longtemps dans cette incertitude, je vous en conjure.

— Et qui pensez-vous que je puisse aimer ?

— Je l’ignore.

— Vous me trompez.

— Moi ?

— Je devrais vous fuir, et je ne le puis.

— Ah ! je suis trop heureux ! Je tombai à ses pieds, quelques larmes coulaient de ses yeux, je couvrais ses mains de baisers, lorsque nous entendîmes une voiture ; elle me pria de m’en aller, afin qu’on ne pût s’apercevoir du trouble que je lui causerais par ma présence, j’obéis ; mais j’y retournai le lendemain de bonne heure.

— Et fûtes-vous heureux ? dit Dinval.

— Au-delà de toute expression. La naïveté, la franchise et la candeur de