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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/20

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LES FEMMES

jure encore, je ne vous ai fait aucun sacrifice, et vous pouvez m’en croire.

— Allons, parlez vrai ?

— Je vous dis la vérité, en honneur. J’arrivais avant-hier de la campagne où j’étais depuis un mois, et il y en avait trois que je n’avais vu madame de Thési. J’étais à la Comédie Italienne lorsqu’elle m’envoya prier par le chevalier de passer dans sa loge, et qu’elle m’emmena dans la vôtre, où elle vous a engagée à me donner à souper. Tout cela s’est fait si rapidement qu’il m’avait été impossible d’en rien prévoir.

— Mais avant le souper vous avez été chez elle, puisqu’on y a vu votre voiture.

— Il est vrai que nous y avons causé, c’est-à-dire elle ; car elle a toujours parlé, et il est venu une femme qu’elle n’a pas voulu qui me vît, et pour cela elle m’a fait sortir par un escalier dérobé.