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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/21

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CHAPITRE XXI.

— Pourquoi ce mystère ? car cela est d’une inconséquence incroyable, tout ce que vous me dites-là. Mais voilà comme elle est, et bien des femmes lui ressemblent et se perdent de même, sans être plus coupables : en vérité cela est effrayant ! Je tremble qu’on ne découvre le conseil que je vous ai donné de la fuir. On ne manquerait pas de dire partout que j’en suis jalouse, et que j’ai voulu vous enlever à elle.

— Je voudrais bien pouvoir le penser.

— N’allez pas le croire, au moins.

— Cet intérêt que vous m’avez marqué pourtant m’a paru bien vif.

— Allons, ne dites donc pas de ces choses-là, vous m’effrayez !

— Cela est obligeant ! vous aimez mieux sans doute que je pense que vous vous plaisez à faire des méchancetés.

— Fort bien ! me voilà entre deux écueils aussi dangereux l’un que l’autre.