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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/200

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LES FEMMES

bourg, il se promenait en rêvant dans l’allée la plus solitaire.

« Eh bien ? mon cher marquis, lui dit-il, que faites-vous donc ici tout seul ? Il me semble que j’avais un peu prévu tout ce qui vous arrive.

— Non, sûrement, mon cher Dinval, vous n’avez pas tout prévu, et vous allez bien en convenir, lorsque vous m’aurez entendu.

— Voyons donc jusqu’où peut aller la folie.

— Ne me recevant pas chez elle, je ne pouvais que la rencontrer ailleurs, et sans jamais lui parler, parce qu’elle en évitait les occasions, et que de la manière dont elle s’y prenait, je n’osais m’approcher d’elle. Je voyais cependant que lorsque je causais avec une femme, la plus vive inquiétude se peignait sur son visage ; j’avais l’attention, devant elle, de ne parler jamais deux fois à la même. Tout cela fut inutile. Il