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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/204

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LES FEMMES

veux pas empoisonner les jours. Je me trouve forcée de désirer que vous m’oubliez si cela est nécessaire pour votre repos : pour vous le conserver, je n’ai de ressource que la fuite, et je veux tout y sacrifier. Je pars. Je vais rejoindre madame de Brieux. Toutes deux, sans espoir, nous ne serons pas jalouses l’une de l’autre, nous parlerons sans cesse de vous, et il m’est nécessaire d’avoir au moins cette consolation. Adieu. Je suis comme ces malheureux mortels de la Fable que les dieux vengeurs faisaient tourmenter par les Euménides. »

— Jusqu’ici, je n’avais vu que de la folie dans la passion de madame de Drinemant ; mais je ne puis m’empêcher de la plaindre réellement.

— N’ai-je pas bien des reproches à me faire, d’avoir suivi le conseil que vous m’avez donné de m’attacher à elle ?

— La manière dont vous vous êtes