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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/22

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LES FEMMES

— Les écueils ne sont que pour moi.

— Oui, je vous trouve fort à plaindre.

— Mais certainement ; vous me détachez d’une femme qui aurait pu faire mon bonheur ; j’espère tout de vos bontés, et vous me rebutez, et cela très-durement.

— Très-durement ?

— Sans doute, puisque vous dites que je suis un écueil.

— Pour ma vertu je crois que cela est honnête.

— Surtout du ton que vous le dites ; il est tout-à-fait touchant !

— Voudriez-vous que je me conduisisse avec vous comme madame de Thési !

— Je vous réponds que je ne me conduirais pas comme j’ai fait avec elle ; personne n’aurait le pouvoir de m’y déterminer.

— Oui ; mais moi je ne sais si je fais bien de vous recevoir après tout cela.