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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/257

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CHAPITRE XXX.

sieur de Saint-Alvire, parce que je peux vous dire devant lui ce qui m’amène ; vous connaissez tous deux le comte de Verteville. Il paraît que ma fille et lui se conviennent parfaitement. Je désire qu’elle se marie, et je voudrais fort que le comte l’y déterminât. On dit qu’il sera duc incessamment, et je ne crois pas qu’elle puisse faire un meilleur mariage. Pensez-vous que ce soit l’homme d’ailleurs qui puisse le plus lui convenir ?

— Madame, je le crois très-fort, et voilà monsieur de Saint-Alvire, dit-elle en me regardant malignement, qui je crois vous le conseillera.

— Le pensez-vous, Monsieur le marquis, dites-le moi naturellement ?

— Madame, je connais peu le comte.

— Il le connaît beaucoup, mais il est prudent, et il n’aime pas à donner de conseils.

— Cela est fort prudent. En ce cas,