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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/269

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CHAPITRE XXX.

nombre de ses conquêtes autant qu’il lui sera possible ; c’est le seul moyen de parvenir à la célébrité où elle doit aspirer. Les femmes comme elle ne l’ignorent pas, et elles ne manquent jamais de réflexions pour diriger leur conduite. Voilà comme je vois madame de Gersigny, et je vous avouerai que j’ai été un peu surpris en trouvant à madame de Verancour une façon de penser bien différente ; aussi cela n’a pas peu contribué à diminuer mes regrets en me voyant Obligé de renoncer à elle.

— Je ne puis disconvenir que tout ce que vous venez de me dire, ne me paraisse tout-à-fait neuf.

— C’est que vous n’observez pas les femmes comme je le fais. Autrefois on admirait, on respectait une femme et un homme qui s’étaient attachés l’un à l’autre pour la vie. Eh bien ! voyez-vous admirer à présent ces amans surannés, malgré leur fidélité à toute épreuve ?