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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/272

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LES FEMMES

suivre. Je demeurai immobile à la même place. Dans ce moment, je vis entrer madame de Gersigny ; le comte fut à elle, et il s’en empara de manière que je vis bien qu’il ne m’en laisserait pas approcher de la soirée : elle paraissait s’amuser infiniment de ce qu’il lui disait, au point même de ne pas du tout s’occuper de moi. Les reproches de la première et l’oubli de la seconde, me troublèrent l’ame et l’esprit, et je ne pus rester plus long-temps dans cette maison ; j’allai porter ailleurs l’impression douloureuse que je ressentais. Je fus obligé de me retirer de bonne heure, mais de la nuit je ne pus prendre un instant de repos.

Le lendemain j’allai chez madame de Verancour. Je ne sais pourquoi, me dit-elle avec douceur, je vous ai prié de venir me voir, puisqu’il n’y a plus de remède à mes maux. Peut-être espéré-je que vous pourrez me plaindre ;