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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/54

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LES FEMMES

de Saint-Alvire de m’aimer ou plutôt de le feindre.

— Vous l’en avez prié, dites-vous ?

— Oui de feindre de l’amour pour moi.

— Et pourquoi ?

— Je ne puis vous le cacher davantage ; moi, me voyant exposée à vous perdre bientôt, sachant l’infidélité que vous vouliez me faire…

— Quoi ! Saint-Alvire vous aurait dit…

— C’est au contraire moi qui l’ai instruit de vos sentimens pour cet objet qui vous détachait de moi. Je l’ai mis dans le secret du désir que j’avais de vous inspirer de la jalousie afin de pouvoir ramener votre cœur quand je voyais qu’il voulait s’égarer.

— Et si Saint-Alvire vous aime ?

— Il sera la victime de sa complaisance, je l’ai assuré que malgré votre