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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/63

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CHAPITRE XXIII.

tacles : quelqu’un dit à madame de Yerfon : « Madame, vous avez sans doute vu la tragédie nouvelle ?

— Mais fort peu, répondit-elle,

— Comment fort peu ?

— C’est-à-dire que je voulais arriver pour le quatrième acte, j’étais déjà habillée pour sortir, mes chevaux étaient avancés, lorsque le vieil abbé pour lequel je croyais avoir fait fermer ma porte est arrivé ; il s’est jeté sur ma main pour la baiser et il m’a rempli mon gant de tabac d’Espagne qu’on n’a jamais pu effacer ; j’avais eu une peine horrible à mettre ces gants, il a fallu les ôter et recommencer avec la même peine à en remettre d’autres ; vous concevez le temps que cela m’a pris ; cependant je suis partie après tout de suite, mais des embarras ne m’ont fait arriver qu’au cinquième acte, et je n’ai pu savoir que ce qu’on m’en a dit.

— Vous en auriez été contente.