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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/8

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LES FEMMES

son mari a pris le nom de Thési depuis que son frère aîné s’est fait abbé. Allons, viens. » Saint-Alvire se laissa conduire à la loge de cette dame qui lui dit : « Monsieur le marquis, j’ai vu que vous ne vous amusiez pas beaucoup à cette pièce-ci ; moi, elle me fait un mal horrible, et j’ai imaginé qu’il vous conviendrait mieux de causer. — Et avec vous, Madame, sûrement. — Cela est fort honnête. Dites-moi donc ce que vous êtes devenu depuis quelque temps ; je ne vous ai rencontré nulle part ; auriez-vous été malade ? — À peu près. — Mon frère ne m’en a rien dit, j’aurais envoyé savoir de vos nouvelles. À propos, vous êtes brouillé avec des femmes que je ne puis souffrir, et ne vous en estime que davantage ; avec votre façon de penser, elles ne vous convenaient point du tout. — Je vous réponds, Madame, que j’ignore entièrement ce que vous voulez dire. — De la discrétion !