Aller au contenu

Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 3.djvu/121

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

heureux, l’abîme s’ouvre, le désespoir vous y précipite, la Raison vous retient ; mais l’amour vous entraîne, tout est perdu ; lorsque la tyrannie est terrassée sous le poids des remords, la vertu est récompensée, & prouve qu’elle est seule le vrai chemin du bonheur.

Le CHEVALIER.

Que de choses, l’Abbé, dans tout cela !

L’ABBÉ.

Je ne vous dis rien ; il faut voir l’enchaînement des événemens, les détails… il n’y a point de vers qui ne soient frappés au bon coin, qui ne peignent, & qui ne saisissent, qui… je suis quelquefois étonné d’avoir pû faire un ouvrage pareil.

Le CHEVALIER.

La chaleur avec laquelle vous en parlez, prouve bien que vous seul en êtes capable.

L’ABBÉ.

Monsieur, j’avois vû admirer nos plus belles Tragédies, j’en avois bien senti aussi toutes les beautés ; car je suis juste, j’avoue qu’il y en a ; mais je trouvois qu’il manquoit toujours quelque chose à l’ouvrage le plus parfait dans ce genre.