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Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome II.djvu/265

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Scène IV.

LA COMTESSE, LE CHEVALIER.
Le Chevalier.

Madame, rien ne semble plus s’opposer à notre bonheur, & c’est à vous que nous le devons, ne vous refusez pas au desir que nous avons de voir assurer aussi le vôtre.

La Comtesse.

Chevalier, il n’en est plus pour moi ; mais je redoute ma foiblesse, & je pars pour m’en garantir.

Le Chevalier.

Croyez que le Marquis vous suivra pénétré d’un vif repentir.

La Comtesse.

Lui ? il est inutile de l’espérer, un amant trop vif peut offenser, mais il reconnoît promptement son erreur, au lieu d’y persister. Il reviendra trop tard à moi, je ne serai plus libre. Je vais épouser le Vicomte de Besaille, qui m’aime sans espoir depuis long-tems ; en récompensant sa constance, j’évite du moins un malheur que je ne saurois trop redouter.