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Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome II.djvu/305

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M. Le Cocq.

Voilà ce je voudrois savoir.

La Commère Adam.

Et ce qu’elle ne vous dira peut-être pas ; mais pour la faire parler, tenez, il faut la marier.

M. Le Cocq.

Mais si nous ne savons pas qui elle aime ?

La Commère Adam.

Elle vous le dira pour lors, si elle ne vous le dit pas, vous la marierez toujours.

M. Le Cocq.

Oui, elle sera malheureuse toute sa vie.

La Commère Adam.

Malheureuse ? oh, que non. On croit qu’en n’épousant pas son Amant, on ne pourra plus vivre, mais dès le lendemain du mariage on sent qu’on aime mieux son mari, qu’on n’a jamais aimé son Amant. J’ai passé par-là, ainsi je fais ce qu’en vaut l’aune.

M. Le Cocq.

Tant mieux, parce que je m’en vais proposer au Compère Pécorier de la marier.