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Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome II.djvu/33

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croire que le choix pût tomber sur vous ? Si Mademoiselle d’Hennebaud préféroit votre frère ?

Le Comte.

Elle n’en seroit pas moins à plaindre du côté de l’intérêt, & moi, je n’en serois encore que plus malheureux.

La Marquise.

Au lieu de vous occuper sans cesse de cet amour, songez plutôt à le bannir promptement de votre cœur.

Le Comte.

Le bannir ?

La Marquise.

Sans espoir, l’amour est privé de toutes les douceurs qui doivent l’accompagner ; c’est un tourment continuel, tout déplaît, on voudroit se fuir foi-même.

Le Comte.

Hélas, est-on maître de bannir & son amour & ses regrets ? Quand tout nous rappelle un objet séduisant, enchanteur, le cœur s’ouvre, s’épanouit, pour recevoir cette douce impres-