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Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome III.djvu/14

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Julie.

Non, Monsieur, je soutiens qu’il ne sauroit faire un mari aimable. Il ne peut être content qu’entouré de femmes, qui, pour avoir des fêtes, lui donnent de petits noms, se laissent baiser les mains, & le repaissent de toutes ces fadeurs, dont une femme raisonnable ne sauroit lui tenir lieu.

M. de Ponbleu.

Quelle ingratitude ! un homme aime à plaire aux femmes, ne ménage rien pour y parvenir, & c’est-là précisément ce qui fait qu’on le rebute.

Julie.

Oui, précisément.

M. de Ponbleu, à Mademoiselle de Rémieres.

Le Bal de cette nuit cependant n’étoit que pour vous, & il n’y en auroit pas eu, si je ne m’étois pas rendu à la prière qu’il m’a faite de vous y mener ; c’est votre affaire, tant pis pour vous, si vous ne connoissez pas le prix de ce que vous refusez.

Julie.

Dites donc, Monsieur, pourquoi vous n’allez pas à la campagne aujourd’hui ?