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Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome III.djvu/160

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La Marquise.

Dites plutôt que je le prolonge.

La Comtesse.

Et comment pourrez-vous le voir à chaque instant vous jurer qu’il vous adore & lui taire que vous l’aimez.

La Marquise.

Je le lui dirai & il ne le croira pas.

La Comtesse.

Je ne vous comprends point ; mon Oncle aime mon Frère, il peut lui faire un sort qui le rendra digne de vous.

La Marquise.

Je sais l’estime & l’amitié qu’a pour moi Monsieur le Vicomte ; je les dois à celles qu’il avoit pour mon Père, il me l’a bien prouvé par tous les soins qu’il a pris de mon enfance & qu’il prend encore de tous mes biens ; on n’a jamais vu un Tuteur plus honnête.

La Comtesse.

Je vous réponds qu’il seroit très-aise de vous voir faire ce mariage, & que s’il ne vous l’a pas proposé, c’est seulement par délicatesse. Le nom de Tuteur lui déplaît extrêmement,