Aller au contenu

Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome III.djvu/174

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La Comtesse.

Aussi vous y entendez-vous très-bien.

Le Vicomte.

Ce n’est pas-là non plus ce qui m’embarrasse ; mais je n’ai pas le tems de tout cela, & puis la Justice est si lente ! Autrefois avoit-on quelques droits à reclamer, on se battoit, & le vainqueur étoit mis en possession de ce qui faisoit l’objet de la question, il n’en coûtoit rien & cela étoit plutôt fait.

La Comtesse.

Oui, mais on y perdoit la vie.

Le Vicomte.

Cela valoit mieux encore que de mourir de faim en gagnant son Procès. D’ailleurs comment voulez-vous qu’un Militaire passe sa vie à ramper devant des Gens de Robe ?

La Comtesse.

Mais, mon Oncle, quand on a besoin, il faut bien s’y résoudre.

Le Vicomte.

Je ne le ferois sûrement pas pour moi ; enfin tout cela m’ennuie. Il faut que j’aille à Versailles solliciter des congés, pour pouvoir