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Page:Caroline et Saint Hilaire, ou Les putains du Palais-Royal, 1830.djvu/16

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la chambre de madame !… En effet, j’avais la tête troublée, et au lieu de prendre la porte de la salle pour sortir, je prends la porte de votre appartement ; mais c’était fait ; j’étais entré. Et quelle seconde scène s’offre à mes yeux, vous Caroline ! belle comme Vénus, nue comme l’Amour entre les bras d’un laquais !… J’étais honteux pour vous-même, je l’avoue ; mais quelle fut ma surprise, ou plutôt ma fureur, lorsque, sans avoir l’air de m’apercevoir, sans autre tort que celui d’une maîtresse qui gronde, vous vous récriez contre Minette qui laisse pénétrer jusque chez vous un imprudent, un inconnu, un coquin, sans doute que vous allez faire jeter par les croisées !… Outré d’une telle indignité, j’allais dans mon désespoir brûler la cervelle à ce vil butor à qui l’on