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Page:Caron - Journal de l’expédition du chevalier de Troyes à la baie d’Hudson, en 1686.djvu/141

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lbs., et qu’ils jugeraient suffisantes pour emporter les dts. Rivières possédées par les Anglais sur le nom de port Nelson, et où les dts. Srs. d’hyberville et de Bonnanventure trouvèrent arrivés avant eux de l’Europe trois gros navires dont un de 40 pièces avec un brûlot, ce qui les a fait relacher l’un au fond de la dite baie, et l’autre à Québec et depuis à cause du siège des Anglais en Europe, après avoir obligé pendant leur navigation les dits Anglais du Nord d’abandonner le poste de Nieu Sayanne, éloigné de 50 lieues de celui de Nelson où ils ont brulé en le quittant a ce que l’on estime au moins pour 100 000 livres d’effets.

Tant de pertes et de dépenses de la part des Anglais pour posséder le dit port Nelson peut bien faire juger de sa valeur que l’on ne peut assez estimer.

Les français y ayant fait, la première fois qu’ils y firent la traite, pour 200 000 de Castors, martres, loutres et autres pelleteries que les Anglais leur pillerent.

Toutefois non obstant l’espérance qu’il peut y avoir d’y profiter après la conquête et la convenance pour Qubec, qui peut y aller et retourner en trois mois et demi, il y a si longtemps que la dite compie. soutient la guerre à ce sujet contre les dits Anglais quelle ne croit pas ses forces capables d’obtenir cette conquête, ce quelle remontre très humblement a S. M. pour quelle y donne la main par sa grand bonté et générosité ordinaires. La dite Compagnie de Québec croit que si S. M. voulait bien lui accorder pour deux ou trois ans un de ses vaisseaux de 36  pièces de canon, bien armé de tout le nécessaire pour la guerre auquel ils joindraient leurs deux navres, sans difficulté ils prendraient sur les Anglais le dit post Nelson.

Pour réussir il faudrait primer les Anglais et obtenir le dit vaisseau de S. M. en état au mois de février prochain pour venir à Québec, la dite Compie., demeurant chargée des soins de l’équipage et victuailles.

Trois pièces de canon de fonte pour mettre à terre et battre le fort.

1 000 lbs, de poudre, tant pour la guerre, que pour la traite aux sauvages que la dite Compie payera que sur le pied que S. M. la paie au fermier ou traitement des poudres qui est à 35 lbs., avec 30 ou 40 mille livres de pret pour 4 ans et sans intérêts.

La Compagnie représente l’importance de l’entreprise qui ne pourra jamais réussir que soutenue par une maison Royale aussi puissante que celle de S. M. en accordant ses grâces a la dite Compie.

A Québec, le 15 Novembre 1690.

Signé

GABIN PACHOTCHENAYE
CHARLES ALBERT DE LA CHENAYE