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Page:Caron - Journal de l’expédition du chevalier de Troyes à la baie d’Hudson, en 1686.djvu/51

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dedans mais nous eumes des gens blessey extremement dans l’eau ; je fis mettre, dans le canot du capitaine de nos guides, un sauavge qui savoit fort bien le chemin de la baye. Je l’avois loué à Mataouan.

Le seiziesme may nous fumes camper à huit lieues de Mataouan, une lieue audessus du quatriesme portage[1] le chemin en est très mauvais et trois cent pas de long ; le sr de Ste helenne le traina (423).

Le diseptiesme nous montâmes encore en un lieu que l’on nomme le long du saut, qui a deux lieux de long, et est extrêmement difficile pour son grand courant, et est extrêmement difficile pour son grand traîner en cinq ou six endroits. Il y eut des canots crevey et nous campâmes au dessus du dernier rapide[2].

Le dixhuitiesme nous partimes du matin et ne laissâmes pas, nonobstant un orage qui dura presque toute la journée, d’arriver a la maison de mrs. de la compagnie du nord. Elle est dans une isle du lac de Themiskamingue. Cette isle peut avoir demye lieue de tour, et est entre deux rapides, provenant d’une petite rivière nommée Metabec Chouan[3],

  1. Au-dessus du rapide de la Montagne.
  2. Au pied du lac Témiscamingue.
  3. Cette rivière Metabetchouan est la rivière Montréal actuelle. Un poste de traite avait été établi en cet endroit dès l’année 1679, par les associés de la compagnie du Nord, pour le compte desquels M. de Troyes se rendait à la baie d’Hudson.

    L’île où était situé ce poste est disparue, rongée par les eaux du lac ; il y a une soixantaine d’années, paraît-il, on en voyait encore quelques vestiges.

    Ce poste fut abandonné en 1688, à cause des incursions des Iroquois. M. de Frontenac et les deux intendants Raudot s’opposèrent à ce qu’il fut ouvert de nouveau, disant qu’en le rétablissant on causerait un grand tort au commerce de fourrures, parce que les coureurs des bois iraient