— Je ne vais pas voir comment vous gouvernez votre ménage ; ainsi, laissez-moi gouverner le mien à ma guise. »
Mme Malmont se retira toute triste de voir ses offres si mal accueillies.
« Maman, dit Louise, cette femme ne mérite vraiment aucune pitié.
— Ma chère enfant, c’est bien précisément parce qu’elle n’a presque plus la notion du bien et du mal qu’il faut avoir pitié d’elle. Pense donc que si l’on ne porte secours à son âme, elle est fort en danger de se perdre. Sa profonde misère n’est pas le pire des maux qui l’affligent : il y aurait certainement une plus grande charité à instruire la petite Gote de ses devoirs qu’à diminuer les privations qu’elle endure. »
Louise resta pensive, et le soir en se couchant elle songeait encore aux paroles de sa mère.