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Page:Carraud - Les métamorphoses d’une goutte d’eau, 1865.pdf/194

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L’ÉDUCATION PAR LES FLEURS.

qui divertit beaucoup les enfants. Quand elle fut terminée, Louise s’écria :

« Entrons dans la maison maintenant ; nous ferons le ménage à nous trois, ce sera bien amusant ! »

Les deux petites filles commencèrent donc à faire les lits pendant que le petit garçon mettait les chaises dehors et essayait de balayer. Gote tournait la tête de temps en temps pour voir sa belle fleur et lui sourire. On frotta les pauvres vieux meubles avec un chiffon, et quand tout fut bien propre et bien rangé :

« Vois-tu, ma mignonne, dit Louise, comme c’est joli une chambre où tout est en ordre ! Regarde si ta fleur n’en semble pas plus belle ! »

Le lendemain on fit de même.

« Faisons la soupe maintenant, dit la petite demoiselle.

— Avec quoi donc ? Je n’ai ni beurre ni sel, moi.

— Tiens, voilà de l’argent ; envoie ton petit frère au village.

— Hé ! dit l’enfant, un sou blanc ! Ils n’en voudront pas là-bas, n’est-ce pas, ma sœur ?

— Bien sûr ? » répondit Gote.

Louise, comprenant que ces enfants n’avaient jamais vu de pièces d’argent, fut étonnée et attendrie tout à la fois, et elle embrassa Gote sans savoir pourquoi ; puis, se tournant vers le petit garçon :