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Page:Castor - Le pays, le parti et le grand homme, 1882.djvu/28

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« Mais toi de répondre de suite, bien haut, pour que tout le monde entende :

« Périsse la confédération ! plutôt que Ma Province de Québec !

« Votre portefeuille, Sir John, je n’en veux pas ! je refuse d’entrer dans votre gouvernement !

« Je m’immole sur l’autel du Bas-Canada !

« Je ne dis pas qu’après le sauvetage de Ma Province, je n’irai pas vous donner un coup de main pour sauver la confédération.

« Mais un patriote est plus obligé à sa peau qu’à sa chemise !

« Pour entrer à présent : nix ! je n’y vais pas !

« Je suis le salut de mon peuple ; je reste à Québec !

« Et Langevin criera aussi bien fort :

« Il faut Chapleau à Québec ! Raison d’État !!!

« Avec cela que nous allons mettre dans le bail de Baby une bonne petite clause, l’obligeant à déguerpir au premier signal. Quand la fantaisie de Masson sera satisfaite, Baby sera sommé de vider les lieux, et tu entreras. »


VI


Et voilà pourquoi nous avons eu Baby :

Raison d’État !

Voilà pourquoi Chapleau est resté à Québec en 1878 :

Raison d’État !

Voilà pourquoi, en 1882, il n’est pas davantage resté à Québec :

Raison d’État !

Voilà aussi pourquoi et comme quoi non seulement ce n’est pas Chapleau qui a refusé d’entrer au ministère fédéral en 1878, mais bien les chefs d’Ottawa qui lui ont refusé le portefeuille qu’il convoitait.

Et cela toujours, pour raison d’État.

Avouons-le, il y avait pour les officiers amplement de quoi se pâmer devant les renoncements héroïques de M. Chapleau !





UN PATRIOTISME PRODIGIEUSEMENT DÉSINTÉRESSÉ.


I


Dans combien d’entreprises privées, de spéculations louches, de compagnies largement dotées par l’État, ne trouve-t-on pas le nom de M. Chapleau ou celui de ses compères ! Vingt pages suffiraient à peine à en reproduire la liste, avec l’histoire des faveurs ministé-