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Page:Castor - Le pays, le parti et le grand homme, 1882.djvu/70

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n’ont servi qu’à augmenter la fortune de Senécal et Compagnie au bénéfice exclusif de qui elles ont été faites.

On a donc allégué de faux prétextes pour escamoter de la Législature la sanction de la vente !

Et surtout, après la vente de la Section-Ouest, que valait l’argument basé sur la pénurie du trésor, sur l’impossibilité de faire de nouveaux emprunts et sur la nécessité de les éviter ?

La vente de la Section-Ouest ne donnait-elle pas assez pour faire cesser la pénurie du trésor et faire disparaître, pour quelques mois du moins, la nécessité de vendre immédiatement la Section-Est ?

Quelle excuse solide y avait-il pour justifier cette vente si hâtive lorsque, surtout, il y avait perspective de gagner des millions par l’augmentation résultant de l’embranchement de St-Charles ?


X


Ainsi, l’on a systématiquement déprécié la propriété publique, pour donner occasion à Senécal & Cie de l’avoir à vil prix.

Un million d’augmentation résultant du fait qu’il y avait des centaines d’employés de trop ! Un million résultant, de l’embranchement de St-Charles ! Un million au moins résultant des facilités de communication et de raccordement avec les voies ferrées de l’Ouest !…

On cache tout cela à la Province !

On tait toutes ces informations au public des acheteurs : Et malgré les protestations anxieuses et énergiques d’anciens chefs, de collègues dans le ministère ; malgré l’opposition désespérée de la moitié du Conseil et les remontrances de la majorité des amis dans l’Assemblée législative ; malgré l’agitation profonde qui se manifeste dans le public, ; malgré l’indignation de milliers de citoyens, on procède avec une précipitation scandaleuse à l’aliénation irrévocable, sans une heure de délai, de ce que M. Chapleau lui-même appelait notre principale ! notre plus belle propriété nationale ! ! !

Combien donc le gouvernement et l’administrateur du chemin ne sont-ils pas coupables, d’en avoir agi ainsi ! Combien ne sont-ils pas injustifiables surtout de n’avoir pas donné aux membres et au public tous les renseignements requis !

Il y a plus : ces renseignements, non seulement ils ne les ont pas donnés, ils les ont cachés !

Des citoyens honorables, parfaitement dignes de foi, mentionnent avec indignation les tracasseries, le mauvais vouloir, etc., dont ont été victimes ceux qui ont voulu se renseigner et enchérir au détriment de M. Senécal.