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Page:Castor - Le pays, le parti et le grand homme, 1882.djvu/84

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la personne des Jésuites, lorsqu’il n’assignait, au collège Ste-Marie, que le rang de collège de troisième ordre, dans la distribution des médailles du gouverneur général.

Non seulement il s’allie à Laval, dont le travail politique a ruiné le parti conservateur dans la région de Québec, mais encore il fait des efforts inouïs pour faire dominer son enseignement dans la région de Montreal.


X


Observez-le, maintenant, dans le choix qu’il fait, des hommes avec qui il partage les fonctions administratives, ou qu’il nomme aux divers emplois. Lui, chef conservateur, vous le voyez faire toujours très-large la part des libéraux et du libéralisme. S’il lui arrive de favoriser un vrai conservateur, c’est qu’il lui est impossible de faire autrement. Dans les hautes positions politiques, de même que dans toutes les branches du service, vous le voyez, toujours, entre deux candidats, donner la préférence à celui qui est entaché de libéralisme ou qui a pu mettre à son crédit quelque petite trahison dans le sens libéral.

Il abhorre ce qui est sain : il lui faut du faisandé.

Avant 1878, Turcotte était l’un de ses amis de cœur, malgré ses tergiversations continuelles. Et avant les dernières élections, il a reçu de M. Chapleau, un commencement de réhabilitation.

Combien de libéraux avancés ne sont-ils pas les amis de cœur de M. Chapleau et ne reçoivent-ils pas de lui une large part des faveurs ministérielles !

Tout le monde sait que le fameux Senécal était l’un des adeptes les plus avancés du parti libéral. L’on sait également que ce qui l’éloigna de son parti, ce fut le fait qu’on lui refusa le siège laissé vacant par la mort du Dr Mailhot au sénat. Malgré leur peu de scrupule et leur mépris pour le sénat dont ils veulent l’abolition, les libéraux eurent assez de pudeur pour refuser à Senécal un poste aussi honorable.

Se sentant apprécié par les siens à sa juste valeur, M. Senécal se jeta dans les bras de M. Chapleau. Ce dernier exigea-t-il de ce néophyte qu’il reniât quelques-unes de ses erreurs de principes ? Nullement. Il l’admit tel qu’il était ; et cet homme, jugé par les libéraux eux-mêmes indigne d’un poste honorable, M. Chapleau, lui, en fait de suite l’un des maîtres de la Province de Québec. Pouvait-il donner aux faux principes dont Senécal est saturé plus de chance de se propager dans notre province qu’en rendant cet homme tout-puissant au milieu de nous ? Et M. Dansereau qui sait tout cela, M. Dansereau ce parangon de vertus conservatrices, fait un crime à M.