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Page:Castor - Le pays, le parti et le grand homme, 1882.djvu/85

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de Boucherville d’avoir été, dans sa jeunesse, l’ami d’Alexandre Dufresne !

Déjà nous voyons M. Senécal fouler aux pieds la loi de l’observation du dimanche et faire voyager, ce jour-là, ses trains de fret sur tout le parcours du chemin du Nord.

Autre indice non équivoque du libéralisme de M. Chapleau :

Tout le monde connait les tendances dangereuses et le cynisme révoltant en matières de principes du notoire M. Fabre. Eh ! bien ! c’est lui que M. Chapleau choisit pour en faire, en France, le représentant du Canada catholique…

Quelles sont ses fonctions à Paris, à part le soin de servir de cornac à MM. Chapleau et Senécal, si ce n’est celles d’accréditer chez nous, par ses écrits à l’Événement, les coriphées de la libre-pensée française et de distiller dans le cœur de notre peuple le poison des erreurs parisiennes ?


XI


Il fallait dernièrement remplacer M. Gaudet au Conseil Législatif : Le gouvernement n’avait que le choix entre un grand nombre des hommes les plus honorables, les mieux qualifiés, les plus fidèles au parti conservateur : L’Honorable M. Mailhot, Messieurs Picard, M. P. P., Dumoulin M. P. P., Houde M. P. P., J. O. Bourbeau, Dononcourt, etc., etc., eussent fait honneur à cette position. Mais M. Gérin était là ; M. Gérin qui, en 1872-73 avait été le bras droit de M. Chapleau, dans sa lutte contre les frères de St-Vincent de Paul ; M. Gérin qui avait manifesté, en chambre, une hostilité si venimeuse contre les Jésuites ; M. Gérin qui avait tourné le dos à son parti pour faire une opposition factieuse au gouvernement de Boucherville ; M. Gérin l’un des anciens admirateurs de la république française et de la gente libre-penseuse des boulevards de Paris ; M. Gérin qui avait jeté tant de boue à la figure de tant de notabilités conservatrices ; M. Gérin qui avait écrit contre le conseil : « Ces conseillers qui ne représentent rien que leur servilité se permettent de donner des leçons à la chambre… le conseil ne représente rien, ni intelligence, ni éducation, ni sens pratique, etc… » M. Gérin était là ; il fallait le choisir de préférence à ceux qui ont toujours été fidèles à leur drapeau et qui ont toujours respecté nos institutions nationales.


XII


Lors de la formation de son gouvernement, en 1879, M. Chapleau donna la préférence à deux libéraux de la valeur de MM. Flynn et Paquet, sur l’un des chefs les plus brillants et les plus distingués du parti conservateur, M. Angers.