Aller au contenu

Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/117

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pere fit avec une de filles d’honneur de la Princeſſe Felicité : ne prenez pas garde à ce défaut de ma naiſſance, je n’en ſuis pas moins fils d’un Dieu.

Mon pere me donna l’empire des airs comme il l’a ; & me voyant leger & impetueux dans mes mouvemens, il accommoda ma fortune à mon humeur. Ma domination me ſuit en tous lieux, mon Palais eſt fort beau, je l’emporte toûjours avec moy ; & mes ſujets, que le vulgaire nomme des Atomes & des petits Corps, gouvernent les cœurs des hommes, & lient leurs inclinations. Ne vous étonnez donc pas ſi ayant un peuple ſi galant, je ſuis d’un naturel ſi amoureux.

Vous ne ſauriez croire quelle commodité c’eſt que de porter ainſi ſa maiſon & tout ſon équipage avec ſoy. Je change de climats ſuivant les ſaiſons, & je ſuis dans un printemps continuel, tantôt au ſommets des montagnes, tantôt dans les plaines. Je poſe mon Palais dans les forêts, au bord de la mer, quand la fantaiſie m’en prend ; je cours d’un bout du pole à l’autre, j’habite une