Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/170

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Mon fils, luy dit-elle, je veux par mes conſeils vous faire acquerir un Royaume, & vous rendre poſſeſſeur de la plus charmante Princeſſe qui fut jamais : mais la conquête de l’un & de l’autre ſe doit faire d’une maniere toute ſinguliere.

Écoutez-moy, ; il y a dans l’Univers un pays qu’on appelle le Pays des Delices, vous ne l’avez pas vû quand je vous ay montré la Geographie, il n’eſt point ſur la Carte, c’eſt un myſtere que cela.

Vous comprenez bien par le nom de ce pays, qu’il a toutes les beautez enſemble ; laiſſez aller vôtre imagination, elle demeurera encore bien au deſſous, & ne ſauroit paſſer à tous les charmes qui compoſent cet agreable Empire.

La Souveraine de ces lieux charmans ſe nomme Faveur ; elle nâquit des deux plus parfaits Amans qui euſſent jamais été. Cet Empire n’eſt gueres peuplé, ſes habitans ſont ſemblables aux Dieux, la Princeſſe eſt divine. Ce pays eſt une preſqu’Iſle ; il n’eſt ſeparé de celuy des Avances que par une muraille de lait qui atteint juſqu’aux cieux. Il ſemble que ce n’eſt rien : mais s’eſt tout pour-