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Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/172

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L’huître rentra dans le rocher, & le beau Miracle s’ajuſta de ſon habit, prit ſon vaſe & ſes lignes, & laiſſa aller ſa barque au gré des vents & de la fortune.

Aprés quelques jours de trajet, un matin à ſon réveil il luy ſembla que l’air qu’il reſpiroit étoit plus pur que de coûtume. Il apperçût la terre, une terre qui cauſa quelque émotion à ſon cœur ; les arbres en étoient hauts & verds ; mille oiſeaux d’un plumage rare, & dont le chant étoit harmonieux, faiſoient retentir tout le rivage. Mais quel aſpect Miracle n’apperçût-il pas ſur la mer ! Il vit de loin une ſuperpe Flote, où il ſçût depuis que c’étoit un puiſſant Empereur, qui fit d’inutiles efforts pour aborder dans le Pays des Delices, Il vit des Navires magnifiques qui firent auſſi peu de progrés. Il remarqua dans quelques Vaiſſeaux beaucoup de Dames voilées qui ne purent aborder, & qui étoient incognito. Il remarqua une quantité innombrable d’hommes bien faits qui tentoient vainement la deſcente dans ce charmant pays.

Eh ! que feray je moy, s’écria le Prince Miracle ? Comment, ſeul ! Et