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Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/210

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cette liberté devint inſupportable à Panpan, parce qu’il n’en fut pas plus heureux. Il voyoit la Princeſſe, il l’aimoit, il en étoit aimé, il auroit voulu la poſſeder entierement. Un jour qu’il trouva l’Amour en bel humeur : il le pria de ne le faire plus languir, & d’achever d’établir ſa fortune ; il luy promit de le contenter, il fit venir la Fée Abſoluë en ſa préſence, & dans un moment il luy tourna la tête ; de ſorte qu’elle conſentit que Panpan épouſât Lantine.

L’Amour toûjours peſte, qui a toûjours quelqu’un qui ſert de but à ſes méchancetez, voulut que le Seigneur du Roc affreux fût ſpectateur de la felicité du Prince de Sabée. Il le fit prendre par le deſeſpoir, qui l’emporta d’une maniere violente dans le lieu deſtiné pour l’union de ces Amans.

Cette ceremonie ſe devoit faire dans un Vallon agréable, bordé de côteaux verds & fleuris de chaque côté. Une grotte galante ajuſtée par tout ce qu’on peut imaginer de plus gracieux, enfin ornée par les mains de l’Amour, devoit ſervir de Chambre nuptiale.

On eut toute ſorte de divertiſſemens,